Voilà des années que je m'intéresse au papier. Je devrais plutôt dire que je suis passionnée par ces savoirs-faire ancestraux de papier traditionnel. Lors de mes voyages, j'ai découvert leur variété au Népal, en Thaïlande... mais mes préférés viennent du Japon.
On l'appelle communément le Washi.Le terme japonais washi (de wa, japonais et shi, papier) désigne l’ensemble des papiers traditionnels fabriqués à partir de longs morceaux d'écorce provenant principalement du kozo (ou mûrier) mais aussi du ganpi ou du mitsumata. Il en existe au moins 400 sortes, de couleur et de grammages différents. Il fait partie intégrante de l'esthétique traditionnelle japonaise et a été reconnu depuis 2014 comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité .
J’ aime avant tout sa texture et son aspect.
Il laisse passer la lumière tout en cachant ce qui se trouve derrière .
Le washi d'apparence fragile est en fait très résistant.Transparent et opaque, brut et raffiné, ombre et lumière… paradoxal comme souvent dans la culture japonaise.
Il est utilisé dans les domaines de l'art, de l'architecture, dans les sanctuaires : origami, calligraphie, estampe . Il a une place particulière dans la décoration intérieure japonaise avec les parois des shojis, ces fameuses portes coulissantes avec des panneaux ajourés sur une structure en bois mais aussi les kakémonos.
J'ai eu la grande chance de visiter un atelier traditionnel sur l'île de Kyushu .
C’ était vraiment un moment magique où j'ai pu voir la fabrication nagashizuki et mesurer sa complexité. Le processus de fabrication est long et fastidieux mais les feuilles de papier sont à elles seules des oeuvres d'art.
J'ai aujourd'hui une petite collection que j'utilise pour des marouflages, des collages et que j'insère aussi dans mes toiles. C'est toujours un grand plaisir de les regarder, de les toucher, de les caresser…
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visionner ce film magnifique
